« Depuis des milliers d’années, les hommes et les femmes observent les étoiles et les planètes en se demandant si elles rythment leur vie ?

Si elles apportent du bonheur ?

Des catastrophes ?

Mais pour les voir, il nous faut une lumière, celle de la connaissance intérieure, et accepter notre part d’ombre. Alors, nos étoiles et nos planètes peuvent apparaître pour nous guider.

C’est ça notre chemin, comprendre le cycle de notre vie et faire briller notre soleil intérieur. »

Voilà la leçon de vie qu’Anna découvrira durant une période importante et initiatique de sa vie :

celle de 33 ans à 44 ans.

Ces douze années lui permettront de comprendre les signes du zodiaque et leur symbolisme pour mieux se connaître, mieux appréhender les autres et trouver un équilibre de vie.

Régine Quéva écrit depuis près de vingt ans.

Le temps de l’écrire

Il m’a fallu trois mois pour construire Les 12 vies d’Anna, neuf mois pour le rédiger et trente ans pour m’y préparer.

Bibliographie

Pour écrire, il faut lire, encore et toujours. Se documenter, chercher, vérifier, se faire plaisir en lisant des livres agréables, découvrir d’autres styles. Voici les livres qui m’ont guidée pour écrire Les 12 vies d’Anna, ceux dont je me suis inspirée et dans lesquels j’ai parfois puisé.

Nature

Hubert Reeves, Joël de Rosnay, Dominique Simonet, Yves Coppens, La plus belle histoire du monde, éditions Points

Jean-Marie Pelt, Marcel Maroyer, Théodore Monod, Jacques Girardon, La plus belle histoire des plantes, éditions Points

— J’ai pioché dans ces deux petits livres des informations sur la naissance de la vie, celle des marais et la formation des plantes. Facile d’accès, cette collection offre un savoir précieux en poche.

L’histoire de Hertha Ayrton et de sa théorie des Ripples-Marks m’a été racontée par Nicolas Witkowski, dont j’apprécie toujours l’humour et le style, dans son ouvrage Trop belles pour le Nobel (sciences ouvertes, Seuil). Le titre à lui seul se passe de commentaires.

Goethe, La métamorphose des plantes, Triades

— Etonnant ouvrage du poète allemand qui fut, je crois, le premier à évoquer la théorie des signatures. Fasciné par le mystère secret de la métamorphose de la fleur en fruit, puis en graines, il mêle croquis, descriptions, poèmes et théories dans ce document.

Jean-Claude Ameisen, Sur les épaules de Darwin, je t’offrirai des spectacles admirables, Les liens qui libèrent

— Vous retrouverez dans ce livre, issu des émissions radios, la véritable histoire du flocon de neige offert par Képler, dont je suis allée chercher des traces encore ailleurs.

Trinh Xuan Thuan, L’Arpenteur Du Cosmos, Éditions Alice, Collection Noms De Dieux

— Vous trouverez dans ce petit entretien philosophique des paroles d’une grande sagesse et un regard sur la beauté du monde que j’ai relu pour l’occasion.

Astrologie

W.E. Peuckert, L’Astrologie, son histoire, ses doctrines, Petite bibliothèque Payot

— Une bible incroyablement documentée que j’ai annotée et couverte de pos-it.

David Berlinski, La tentation de l’astrologie, Seuil

—Un livre riche et complet, souvent drôle, d’une grande érudition très facile à lire et rempli d’anecdotes sur l’histoire de l’astrologie.

Les livres de Michel Gauquelin sont riches d’enseignements pour qui se passionne déjà d’astrologie. Ils sont techniques et remettent souvent en cause des enseignements traditionnels en astrologie. Personnellement j’ai beaucoup aimé Les personnalités planétaires.

Claude Dariot, Introduction au jugement des astres, Pardès

— Livre technique connu des amateurs d’astrologie horaire. Je me régale toujours de cette écriture poétique du XVIe siècle pour décrire « en combien de manières les choses viennent à finir » ou des expressions qui décrivent des aspects « d’entière ou de parfaite amitié » entre les planètes.

Ptolémée, Le tétrabiblos, traduit par Pascal Charvet, Editions Nil

— Ce beau livre qui m’a été offert pendant une longue mission est la référence historique pour l’interprétation en astrologie, un peu trop déterministe à mon goût mais passionnant quand même. C’est un des tout premiers ouvrages qui recense le savoir astrologique écrit par Claude Ptolémée, astronome et astrologue grec il y a dix-huit siècles. 

Revue Les Dossiers de l’Histoire, Album Spécial, 12e Année, Août-Septembre 1986

— J’ai découvert ce dossier passionnant à sa parution. Il m’a ouvert les portes sur un monde étrange qui m’a troublée alors que j’étais passionnée d’astronomie. Les parallèles entre les grands évènements du monde et les cycles planétaires, entre les ères et les symboles m’ont marquée. Il m’a suivie toutes ces années et c’est avec un grand plaisir que j’ai consulté quelques articles pour le roman.

Symbolisme et vie secrète

Tout au long du roman, vous retrouverez la synchronicité chère à Carl Gustav Jung et le symbolisme que j’ai approfondi en lisant L’homme et ses symboles. Découvrez aussi son autobiographie dans un livre qui se lit comme un roman Ma vie.

Gibert Sinoué, Le petit livre des grandes coïncidences, spiritualités Livre de poche

— Un ouvrage étonnant à lire et à relire encore. Le monde tel que nous le vivons est décidément très mystérieux.

Vous verrez peut-être quelques clins d’oeil à cette fantastique trilogie de Didier Van Cauwelaert. Précipitez-vous dessus si vous ne la connaissez pas encore.

Au-delà de l’impossible, Le nouveau dictionnaire de l’impossible, Dictionnaire de l’impossible, éditions J’ai Lu

Philosophie et sagesse

A savourer tous les jours, ces écrits n’ont pas pris une ride : l’essence même pour moi de la philosophie de la vie. 

Marc Aurèle, Pensées

Sénèque, Lettres à Lucilius et tous ses ouvrages dont je raffole.

Pour le chapitre 10, j’ai enfin lu Simone Weil qui m’attendait depuis tant d’années.

Simone Weil, La pesanteur et la grâce, Pocket

Vous reconnaîtrez peut-être Le Cantique des Oiseaux de Farîd od-dîn ‘Attâr. Je me suis procurée la traduction versifiée de Leili Anvar, aux éditions Diane de Selliers après l’avoir entendue dans Les racines du ciel, sur France Culture il y a déjà quelques années.

C’est aussi dans cette émission que j’ai découvert Une vie bouleversée, d’Etty Hillesum. C’est ce livre qu’Anna va acheter dans une librairie, dans le chapitre 9. Pour Anna, j’en ai surtout retenu cet extrait « Qu’il était difficile de vivre en bonne intelligence avec le Ciel et avec son bas-ventre. » 

Chansons et poésies

C’est la chanson La ligne Holworth qui est chantée dans le dernier chapitre. Je crois bien que c’est ma chanson préférée de Graeme Allwright dont je ne parviens pas à me lasser depuis toutes ces années.

La chanson que Joseph envoie à Anna au cours du chapitre 9 est la belle mélopée de Souad Massi, Le bien et le mal que je m’entraîne à chanter en arabe, dont vous pouvez vous délecter sur Internet.

C’est en regardant l’étonnante série Penny Dreadful, que j’ai découvert les poésies de William Blake dont j’ai particulièrement aimé Le mariage du Ciel et de l’Enfer.

On connait tous et toutes plus ou moins L’enfer de Dante, mais j’ai été littéralement envoutée par la version radiophonique, que j’ai écoutée tout un été sans discontinuer. Je vous invite à la découvrir ici.

https://www.franceculture.fr/emissions/latelier-fiction/lenfer-de-dante

Le célèbre poème d’Hermès-Trismégiste La table d’émeraude, m’émerveille toujours autant. Il recèle lui aussi bien des mystères qui m’attirent, je l’avoue. Il en est évidemment question dans ce roman et dans la vie des trois personnages principaux.

Dans le chapitre 7, il s’agit de Correspondances, le poème de Baudelaire qui m’accompagne depuis que je l’ai appris au collège. 

La Nature est un temple où de vivants piliers 

Laissent parfois sortir de confuses paroles ; 

L’homme y passe à travers des forêts de symboles 

Qui l’observent avec des regards familiers. 

Comme de longs échos qui de loin se confondent 

Dans une ténébreuse et profonde unité, 

Vaste comme la nuit et comme la clarté, 

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. 

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, 

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, 

— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, 

Ayant l’expansion des choses infinies, 

Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, 

Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. 

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, IV.

Tout au long du livre, des extraits du célèbre Dialogue avec l’ange rapporté par Gitta Mallasz (Paris, Éditions Aubier, 1994) éclairent les propos d’une lueur mystérieuse. Voici le livre à emporter sur une île déserte.

Je ne résiste pas à l’envie de partager La vie profonde poème d’Anna De Noailles auquel je fais référence dans le dernier chapitre.

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, 
Étendre ses désirs comme un profond feuillage, 
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage, 
La sève universelle affluer dans ses mains !

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, 
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 
Et goûter chaudement la joie et la douleur 
Qui font une buée humaine dans l’espace !

Sentir, dans son coeur vif, l’air, le feu et le sang 
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre. 
– S’élever au réel et pencher au mystère, 
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise, 
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau, 
Et comme l’aube claire appuyée au coteau 
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

Anna De Noailles

Ambiance

Quand j’ai découvert la musique de Snatam Kaur, au hasard des radios sur Internet, sa musique est devenue pour moi une sorte de mantra dont je n’ai pas réussi à me passer, de sorte que le bruit du clavier et ses mélopées sont devenues indissociables désormais quand j’écris du texte long.

Enfin, pour me baigner dans une eau riche en style, c’est Zola que j’ai retrouvé. Ses phrases et ses histoires m’ont bercée pendant tous ces mois d’écriture.